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  • Photo du rédacteurBoris Madelon

Exemple d'une intervention de "sécurisation" sur un bouleau


Rappel : il est important de repréciser que les arbres n’ont en principe aucun besoin d’être taillés. Naturellement, ils s’autogèrent très bien, ils sélectionnent eux même les branches qu’ils veulent garder (en abandonnant les autres, ce qui crée du bois mort) et renforcent celles restantes. L’idée de tailler un arbre convient alors seulement pour adapter l’arbre aux besoins de l’homme. « Besoin » qui ne doit pas être anodin, léger, insensé : un arbre, certes très grand au milieu d’un vaste parc a là toute sa place. Rien ne justifie donc de vouloir le tailler pour le réduire car on le trouve trop « volumineux ».


Blessure largement visible au niveau du tronc
Blessure largement visible au niveau du tronc

Contexte : Ainsi, avec l’accord du propriétaire, j’ai pris la décision d’intervenir, déjà pour retirer la branche arrachée qui était restée suspendu dans l’arbre et qui représente donc un danger. Mais aussi pour raccourcir les plus longues branches charpentières afin de réduire un peu la prise au vent et le « bras de levier ». En effet, constatant que ses charpentières sont particulièrement longues et que sur ce sujet là, déjà deux d’entre elles ont été arrachées au total, il m’a semblé judicieux de prendre des précautions pour les branches restantes.









Etapes : dans un premier temps il faut pouvoir accéder dans l’arbre. Il y a plusieurs manières de procéder. Soit, on grimpe branche par branche, en s’encordant progressivement à chaque niveau. Soit on installe sa corde directement au sommet. La deuxième option est celle que j’ai choisie ici. Pour se faire, je lance un petit sac de plomb (de 250 ou 300 grammes), au sommet de l’arbre, en visant bien pour passer dans une fourche.

Hissage de la corde en "ravalant" la ficelle
Hissage de la corde en "ravalant" la ficelle
Juste avant de lâcher le petit sac
Juste avant de lâcher le petit sac

Lorsque c’est réussi, le petit sac redescend au sol en tirant ma ficelle à travers la fourche, il me suffit alors de détacher ce dernier et de le remplacer en attachant une extrémité de ma corde à la ficelle. Je tire alors sur l’autre brin de la ficelle qui fait monter la corde dans l’arbre, passe dans la fourche et redescend vers moi, du côté depuis lequel j’ai lancé le petit sac.

Et voilà le tour est joué, ma corde est placée au point haut dans l’arbre, je peux grimper.

(Bon en réalité, il y a une autre étape entre temps, où je fais d’abord monter une sangle avec des anneaux métalliques, appelée fausse-fourche, où je passe ensuite ma corde dedans, ce qui permet de préserver l’écorce de l’arbre et ma corde.)

Lors de mon ascension, je peux déjà commencer à faire tomber au sol les branches mortes, et recouper celles cassées qui peuvent me gêner. Une fois arrivé au sommet, je me repositionne définitivement et corectement pour pouvoir intervenir sans être gêné par quoique ce soit pour la suite (exemple : branche qui frotte sur ma corde).


Déplacement en bout de branche

Puis je redescends pour aller aux extrémités des branches les plus longues afin de les raccourcir. Ce déplacement au bout des branches est vraiment le savoir-faire, la technique, l’excellence de l’arboriste-grimpeur professionnel et passionné. Cela demande de savoir bien positionner son rappel, de maîtriser son équilibre, son poids que l’on va faire peser sur la branche, de jouer avec son centre de gravité, de se dépasser mais en connaissant le point de limite à partir duquel la branche casse.



Une fois bien positionné, je peux tailler.

Puis avant de sortir ma scie, je crée un deuxième point d’ancrage en me longeant autour de la branche, ou en installant un deuxième rappel. Ceci afin de me stabiliser et d’avoir deux accroches, donc de garantir ma sécurité dans le cas où mon premier rappel serait coupé.

Je choisie soigneusement les extrémités que je veux couper en veillant à respecter l’angle de coupe auprès de chaque branche afin que le recouvrement de plaie par le végétal soit par la suite facilité et que le tout reste discret dans l’ensemble.

Le fait de pouvoir se déplacer "librement" sur chaque branche et d'aller le "plus loin possible" permet de tailler celles-ci exactement là où l'on veut, et de ne couper que de petites sections au besoin. Donc de préserver aux maximum le végétal.


Puis je finis en retirant la branche qui avait été arrachée et qui été restée suspendue. En n’hésitant pas à la recouper en morceaux dans l’arbre pour la dégager plus facilement et éviter d’arracher d'autres rameaux ou de blesser l’écorce des autres branches et du tronc.


Au passage, j’examine aussi les plaies des deux « arrachements » au niveau du fût pour constater de près la réaction de l’arbre, et si les blessures sont saines. Ce qui est le cas ici, donc pas de soucis.


Arbozen

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